Les rares artistes réconciliés avec le temps savent offrir des instants d’hier qui ont toujours prise aujourd’hui. Un regard bien photographié sort de son cadre, comme le petit changement de tonalité bien placé écroule émotionnellement l’édifice musical.
Quand ils visent juste, l’instant immédiat fixé par la photo, et celui plus long d’une symphonie, se poursuivent hors champ et lancent illico une requête au plus profond de chacun, comme le ferait le plus impudique des moteurs de recherche.
On devient classique en touchant et en perdurant au-delà
des modes et des vents. Le contact émotionnel immédiat
qu’offre la photo sera peut-être une invitation conviviale
à investir ces univers musicaux classiques moins
directement lisibles et accessibles, mais incroyables de
richesses et de diversités. En cela, ayant tous deux
accédé dans leur art au rang d’immortel, Wolfgang
Amadeus Mozart en autres, saura gré à Robert Doisneau de l’aider
à s’ouvrir de nouvelles portes.
Comme disait Jacques Prévert, Robert Doisneau conjugue ses photos à « l’imparfait de l’objectif ». Ce peut être aussi un temps musical, dans cet art écrit avec rigueur et objectivité, mais dont la puissance d’inspiration sait casser les carcans, contourner les structures et la technique, pour convoyer l’impalpable. Les photos d’Instants classiques Robert Doisneau nous font un clin d’oeil, écoutons ce qu’elles ont à nous jouer !